Gbessia, à côté de l’Aéroport - Matoto - Guinée
Lun - Sam 09.30 - 17.30

Interview de M. Ousmane Kaba DG d’EKAP

Témoignage
Témoignage

Le ministère de l’agriculture nous a orienté vers votre entreprise étant donné son importance pour le secteur de l’agriculture en Guinée. Pouvez-vous nous en dire plus sur les débuts de votre entreprise jusqu’à présent et ses raisons derrière son succès en Guinée ?

J’ai fait mes études en Guinée et je me suis lancé ensuite pendant dix ans dans le commerce et la revente d’objets d’occasion en provenance de l’Allemagne. Puis, étant un grand lecteur, quand la démocratie a commencé à s’installer, j’ai lu le programme de tous les candidats potentiels à la présidence dans les années 90 et j’ai vu que chacun mettait un accent particulier sur l’agriculture. Cela m’a fait prendre conscience que l’agriculture est un secteur porteur qui peut aider toute la population guinéenne. Je me suis donc intéressé peu à peu au secteur agricole.

J’ai alors commencé des voyages à l’intérieur du pays pour prendre contact avec les paysans et connaître leurs besoins et leurs difficultés. Je me suis rendu compte que les gens qui évoluent dans ce secteur étaient très pauvres et qu’ils manquaient d’aide et de ressources. Je suis alors parti en Europe négocier des engrais en Allemagne à importer pour que les paysans aient davantage de facilité à produire. Je l’ai fait par amour et pour rendre service, car à l’époque, l’État n'envoyait l’engrais qu’une fois tous les trois ans à travers un don japonais, mais la quantité était insuffisante. J’ai donc continué à enrichir la gamme de produits agricoles afin d’assurer la disponibilité et l’accessibilité au marché. Mais même avec l’engrais, le travail physique posait toujours un problème et il fallait des machines et d’autres matériels. Pour cela, je suis allé en Chine et j’ai commencé l’importation de petites machines telles que les motoculteurs, les faucheuses de riz, les décortiqueuses de riz, les presses à huile, etc., qui pouvaient être moins chers pour les paysans. Je me suis aussi intéressé aux produits phytosanitaires et à tout ce qui peut alléger le travail physique des paysans.

Pour ma part, je compte apporter ma contribution pour le développement de l’agriculture guinéenne. Il ne s’agit pas seulement de vendre les intrants et équipements, mais de conseiller les paysans sur comment améliorer leurs techniques agricoles afin d’augmenter les rendements. D’ailleurs, nous sommes plus présents à l’intérieur du pays qu’à Conakry et avons des représentants dans toutes les préfectures.

Votre entreprise permet aux services publics et entreprises agricoles privés d’obtenir les équipements nécessaires pour exercer leurs activités. À quel point votre entreprise est-elle déterminante pour le secteur de l’agriculture en Guinée ?

Nous faisons partie des cinq premières entreprises qui évoluent dans le secteur de l’agriculture en Guinée. Ce n’est pas fortuit que Mme la ministre vous ait conduit vers la société EKAP. En effet, nous avons une partie de responsabilité car nous essayons d'aider l’État et les paysans à concrétiser la politique du gouvernement pour le secteur agricole.

Notre contribution principale pour le pays consiste alors à envoyer des intrants de qualité. Le Mali consomme approximativement 400 000 tonnes d’engrais par an et en produit plus ; quant au Sénégal et la Côte d'Ivoire, ils en consomment plus de 190 000 tonnes. En comparaison, la Guinée consomme à peine 20 000 tonnes, ce qui veut dire que les paysans ne sont pas encore initiés à l’utilisation d’engrais car la majorité de l’engrais importé ici autre que le nôtre est de mauvaise qualité, selon les paysans, ce qui ne donne pas souvent le résultat escompté.

Exemple : si un paysan utilise l’engrais sur un hectare et qu’il récolte à peu près les mêmes quantités que celui qui n’a pas utilisé l'engrais, il ne sera pas motivé à utiliser l’engrais une prochaine fois. Notre crédo est d’initier les paysans aux engrais de bonne qualité pour qu’ils produisent le double ou le triple de leur rendement, ce qui les encouragerait à produire davantage au fur et à mesure. Tant que nos paysans seront pauvres, notre pays le restera aussi. Il faut enrichir les paysans pour que le pays s’en sorte, et ce n’est qu’avec un meilleur rendement de production qu’ils peuvent s’en sortir.

Les lecteurs de l’eBiz Guides incluent une majorité d’hommes d’affaires et de politiciens des plus influents du monde entier. Quel message final voulez-vous leur transmettre sur les raisons d’investir en Guinée ainsi que sur l’EKAP AGRO INDUSTRIE GUINÉE SARL ?

Je demande à tous les lecteurs et tous les investisseurs d’essayer d’investir en Guinée dans le secteur agricole. Il y a d’immenses opportunités dans ce secteur qui est très productif. Nous avons des millions d’hectares cultivables que nous n’arrivons pas à exploiter. Une fois l’investissement fait dans le secteur agricole, plusieurs produits pourront être récoltés et exportés. Par exemple, en hiver, en Europe, le haricot vert manque et nous pouvons faire la production en Guinée, l’exporter et assurer la contre-saison. Nous pouvons aussi faire des purées de mangue et en exporter, étant donné que nous en avons en grande quantité et dont certaines pourrissent, car personne n’investit dans ce secteur et ne les récolte.

Avec une bonne communication, le gouvernement peut véhiculer à travers les forums internationaux le potentiel agricole du pays et inciter les investisseurs à choisir la Guinée comme destination d’investissement agricole. Le gouvernement doit beaucoup communiquer pour attirer les investisseurs parce qu’il y a énormément de potentialités.

J’encourage tout le monde à venir ici pour constater les opportunités d’investissement qui s’offrent à eux dans le secteur agricole, et ils seront les bienvenus avec toutes les garanties que l’État et le gouvernement leur apporteront.